354 - Surgissement de la toile blanche - suite-2

"Nature profanée" - huile sur toile - 61 x 50 cm - 2014

Surgissement sur la toile blanche

 Suite (2)

           Mais je voudrais ici répondre aux braves gens qui s’interrogent devant des œuvres imaginaires qui les ébouriffent. La question de base est simple et évidente : « Mais où allez-vous chercher tout ça ? » et aussitôt de supposer que j’accumule une documentation énorme, que je collectionne les photos de gens d’objets, de nuages et d’ailes de papillons parmi lesquelles je chercherais fiévreusement ce qui peut venir compléter et s’ajuster dans mon projet. J’en profite pour avouer que, à l’inverse, c’est ce que je fais avec photoshop. Mais le travail n’est pas le même. Dans ce  cas je compose une image en assemblant des éléments préalables, existants, quitte à compléter ensuite de façon plus directe en dessinant. La démarche est très différente.

           Donc, en peinture j’improvise. Une vague idée me vient. Et souvent plusieurs. D’ailleurs le démarrage peut être lent, non pas par angoisse de la page blanche. Ça  je ne connais pas. Mais par excès et il m’arrive de rester coincé et perplexe parce que j’hésite entre des idées diverse et contradictoires. Si J’ébauche un paysage, par quoi sera-t-il  ensuite plus ou moins caché ? Le premier plan sera-t-il un personnage ? Ou plusieurs ? Ou un objet insolite ou une touffe d’herbe abritant une colonie d’insectes pleins d’antennes, de mandibules et d’yeux a facettes.

           J’improvise donc très librement, directement au pinceau, mais avec légéreté. C’est très provisoire et dans l’heure qui suit je peux tout effacer sans laisser de traces. Retrouver la surface blanche immaculée. Mais cela se produit rarement. La plupart du temps je continue, supprimant certains éléments, en rajoutant d’autres et précisant de plus en plus ce qui n’était qu’ébauche grossière. Par exemple une femme nue réduite à sa plus simple expression va se voir dotée de formes anatomiques plus convaincantes, son attitude va être retravaillée en fonction de ce qui ou de ce qu’elle accompagne. Car souvent elle n’est pas seule et son mouvement sera très différent suivant qu’elle caresse son chat, qu’une créature sylvestre s’intéresse à elle ou qu’elle participe à quelque envolée de nymphes s’élançant vers le soleil couchant à moins que ce ne soit parmi les fumées toxiques d’une zone industrielle digne de l’époque de Zola.

                                                                                               A suivre

Ça vous rappelle l'actualité?

Allons donc !

On est

pas forcé

de regarder la télé...