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"Ruines visitées - huile sur toile - 65 x 54 cm - 2001

"Ruines visitées - huile sur toile - 65 x 54 cm - 2001

           

Le faisceau de His  (suite)

 

             Mais tout a une fin. Je quitte l’autoroute pour des voies rapides ! Rapides, enfin pas tant que ça… Travaux ! Bouchons ! Déviations ! re-travaux ! En gros l’agglomération parisienne pleine de vie et d’imprévu. Ensuite il y a la traversée de Versailles. Interminable et pleine de feux rouges et de couloirs pour bus. Enfin j’atteins le centre. Ah ! J’avais oublié que c’est dimanche et que la place du Marché est pleine d’une joyeuse animation provinciale. De plus c’est une zone de non-droit où les piétons peuvent s’ébattre suivant leur rythme propre, dominical, convivial, en somme assez ludique. Tant pis pour les autos ! C’a m’apprendra !   

            Enfin je suis chez moi. En quelques minutes l’eau, le gaz et l’électricité sont à ma disposition. Même la télé et toutes ses chaînes. Avouez qu’il y aurait abus à se plaindre.

            Je me rends maintenant à l’hôpital privé du Chesnay puisque c’est ce qui m’a fait quitter ma campagne et que l’on doit m’examiner le faisceau de His.. Voici le hall d’entrée. Au bout du couloir il faut prendre un ticket d’attente pour se faire admettre. C’est normal, c’est réglementaire. Enfin on me conduit jusqu’à ma chambre. Nous y sommes  deux. Mon voisin est normalement souffreteux et émet un français basique avec un fort accent. Oui, mais lequel ? Pas allemand ni anglais, ni italien, ni arabe…D’Europe centrale peut-être ? D’ailleurs sa famille va venir l’entourer affectueusement et les échanges vont être assez complexes entre les jeunes qui parlent français avec aisance et leurs parents d’un certain âge qui s’expriment de façon plus approximative. Le tout étant savamment alterné avec cette autre langue que je n’arriverai pas à identifier. Enfin l’essentiel est d’avoir du contact humain et de l’échange d’informations simples et vitales. D’ailleurs après avoir passé deux nuits à mijoter dans la chaleur estivale, je vais retourner dans la solitude de la canicule bourguignonne, si j’en crois la météo qui nous promet un avenir proche particulièrement chaleureux. Ensuite, pour des raisons impératives une aide-soignante d’âge moyen va venir me raser le pubis. C’est très aimable mais aurais-je moins chaud ainsi ?

            On m’avait dit que le lendemain l’examen aurait lieu à 13 heures mais qu’il fallait être prêt à 11, car sait-on-jamais, une occurrence pouvait survenir. J’attends donc, réglementairement à jeun car même le verre d’eau est interdit. Et le temps passe. Enfin à 14 heures on vient me chercher. Dans la position horizontale requise on me promène de couloir en couloir et d’étage en étage. Le parcours est complexe. Avec passage de portes coupe-feu et manœuvres de croisement et d’évitement de patients plus ou moins lucides. On finit par m’introduire dans la salle d’attente du block un peu étourdi et barbouillé.

            Par chance l’endroit est sympa. Le plafond qui me surplombe est peint et représente un ciel d’un bleu tendre parsemé de petits nuages blancs. Il ne manquerait que quelques angelots roses et dodus pour que ce soit digne du domaine de Versailles d’ailleurs tout proche. A nouveau c’est l’attente. D’autres patients allongés sont amenés puis repartent vers d’autres nécessités médicales. Et moi dans tout ça ? Mon destin est de patienter. D’ailleurs je n’ai rien d’autre à faire. Et je m’en acquitte consciencieusement.

 

                               Suite et fin la prochaine fois avec un peu de retard sur le rythme habituel

"Ruines visitées" - détail

"Ruines visitées" - détail

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Published by L'imaginaire