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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 11:54

319-La-belle-saison-.jpg

                                                                         "La belle saison" - gravure à l'eau-forte - 28 x 39 cm

 

 

Le temps qui prend son temps

 

 

Myosotis et campanules

Pâquerettes endimanchées

Du bleu, du blanc, du mordoré

Tapissent le flanc du fossé.

 

Bien jeune et un peu neuf

À ce qu’il me semblait

Je hantais la campagne

Sous des cieux bourguignons.

 

J’errais ainsi sans but

J’étais dans mon jeune âge

Naïf et sans malice

Mais pas sans illusions.

 

Parmi les liserons, les mauves et les roses

Parmi les pissenlits jaunissant la prairie

Parmi les herbes vertes en la nature éclose

Léger et incertain je cheminais sans bruit.

 

Un battement de cils

Quelques extrasystoles

Un clin d’œil à la vie

Un soupir qui s’envole.

 

Mais un avion passait, ronronnant tout en haut

Dans l’azur éperdu comme un coléoptère

Et voilà que déjà et voilà qu’à propos

Ici en cet instant, sans nulle ambiguïté

Le temps vibrait tout nu, immobile et sans voix.

Avouant qu’il n’était pas et ne s’écoulait guère

Et que depuis toujours, de toute éternité

Il avait fait comme si, il avait laissé faire

Il nous avait sans fin laissé tout inventer.

 

Ainsi tenant son rôle et mentant sans vergogne

Il ne cesse jamais de tisser son filet.

N’hésitant devant rien et jurant sur parole,

Sur nous et nos amis, nos proches, nos cousins

Il brode sans répit des histoires de brigand

Et nous berne de contes à dormir éveillés.

 

Mais le temps prend son temps

A nous de nous méfier

 

Myosotis et campanules

Pâquerettes endimanchées

Du bleu, du blanc, du mordoré

Tapissent le flanc du fossé.

 

 

                                                              Le Chesnay le 16 septembre 2011

                                                              Copyright Christian Lepère

 

 

313-Le-long-du-sentier.jpg

                                                 "Le long du sentier" - gravure à l'eau-forte - 28 x 39 cm

 

 

 

 

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L
" Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été<br /> planté ; un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer, et un temps pour rire (...) un temps pour se taire,<br /> et un temps pour parler ; un temps pour aimer, et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix.<br /> Quel avantage celui qui travaille retire-t-il de sa peine ? (...) Car le sort des fils de l’homme et celui de la bête sont pour eux un même sort ; comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre,<br /> ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l’homme sur la bête est nulle ; car tout est vanité.<br /> Tout va dans un même lieu ; tout a été fait de la poussière, et tout retourne à la poussière (...) Et j’ai vu qu’il n’y a rien de mieux pour l’homme que de se réjouir de ses œuvres :<br /> c’est là sa part. Car qui le fera jouir de ce qui sera après lui ? "<br /> Ecclésiaste, version Louis Segond 1910 - Extraits
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