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3 juillet 2022 7 03 /07 /juillet /2022 07:43
peinture de Claude Verlinde

peinture de Claude Verlinde

 

 

 

Claude Verlinde

 

               Le monde est vaste, infiniment, et pourtant des rencontres se font. Gustav Jung parlerait de synchronicités. D’autres croiraient au simple hasard sans oublier la nécessité chère aux matérialistes. Il se trouve donc qu’un jour j’ai rencontré les œuvres de claude Verlinde  avant de faire le nécessaire pour vérifier en sa présence qu’il était bien le rêveur capable de peindre de splendides visions des profondeurs humaines et oniriques.

               Bien qu’ayant fréquenté l’école des arts appliqués, j’avais eu deux maîtres : Breughel l’ancien et Jérôme Bosch, or Verlinde avait les mêmes sources. Et c’était lourd de conséquences, aussi bien pour l’inspiration onirique et délirante que pour la technique digne des peintres du quattrocento.

               D’emblée je me suis senti en terre connue, fleurant bon la campagne pleine de bêtes familières et tellement humaines. Tragiques et rigolardes. En tout cas vivant dans le  monde d’ « il était une fois » que l’enfance finit par quitter pour devenir grande.

               Sa veuve a pris contact avec moi pour m’apprendre qu’elle allait faire paraître un texte  dans wikipédia pour marquer le souvenir de son mari. J’ai donc souhaité rendre hommage à ce grand peintre en publiant sa biographie. Mais laissons ses œuvres nous réjouir la rétine.

 

 

 

ERRATUM : Dans mon blog précédent j’ai dit que François Mitterrand était admirateur de Verlinde. Il s’agissait en réalité de Frédéric Mitterrand, neveu du président et ministre de la culture.

 

 

 

 

 

 

 

BIOGRAPHIE

 

Claude Verlinde est né le 24 juin 1927 à Paris 20ème de descendance flamande par son père.

 

Famille et enfance

 

        Très tôt, Claude Verlinde  manifeste son envie de dessiner. Le professeur de dessin de l’école le remarque et propose à ses parents de l’inscrire à l’école des Arts Appliqués à l’industrie. Il passe avec succès le concours d’entrée. Le projet est contrecarré par la déclaration de la guerre, la famille décidant de s’installer en Normandie à St André s/Orne.

        Il entre en qualité d’apprenti-sculpteur dans un atelier de création de motifs religieux, puis  assiste le Directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Caen, Monsieur Drouin (sculpteur) pour la restauration de l’Eglise Saint-Pierre de Caen. Ce même Monsieur Drouin dessinait les plans des défenses allemandes formant le mur de l’Atlantique et les expédiait à Londres. Il fut fusillé le 6 juin 1944, jour du débarquement.

        Abrité dans les mines de fer pendant les batailles du débarquement, Claude Verlinde fait de nombreux dessins sur la vie souterraine dans la mine et des portraits de réfugiés avec lui. La maison familiale fut détruite et peu de documents pourront être récupérés.

        La famille sinistrée sera logée dans la région parisienne, à Montigny-Les-Cormeilles dans une maisonnette sans eau ni électricité. Il peindra à la lampe à pétrole.

        C’est à cette époque qu’il fait la connaissance du Docteur Guy Dulon, grand collectionneur d’art africain et précolombien. Le docteur Dulon l’accompagnera et le soutiendra toute sa vie pendant les moments difficiles. Il lui achète sa première sculpture « Le joueur de luth »

        A 17 ans Claude Verlinde a une révélation en découvrant, lors d’un séjour en Belgique dans sa famille paternelle flamande, les œuvres de J. Bosch et Brueguel l’Ancien.

        Après un temps d’incertitudes, un temps d’occupation militaire en Allemagne, de service militaire sur la base de l’Armée de l’Air de Dijon (où il peint une fresque dans la salle de réception du mess des officiers) il intégre la Galerie des Antiques et l’Atelier de Souverbie à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il fréquente également les séances de dessin anatomique de la Grande Chaumière.

 

PARCOURS

 

        Le tournant de son aventure picturale se situe le jour où il refuse une situation inespérée comme dessinateur, directeur de chantiers d’installations publiques dans une Société importante, pour peindre librement.

        Il gagne sa vie en tant que nègre chez un architecte, manutentionnaire chez un éditeur… emplois lui laissant le temps de peindre.

        En 1955, il s’installe à Vallauris. Il travaille en qualité de décorateur le matin chez différents potiers (R. Capron, Atelier du Tapis Vert où il côtoie Prinner dont il fait le portrait, Granjean Jourdan) réservant l’après-midi pour peindre.

        C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de Robert Tatin, artiste atypique, installé à Vence en 1956. Sous son influence, il s’exerce à l’art brut (Plusieurs « Nef des fous » naissent de l’imaginaire Verlinde) qu’il abandonnera très vite pour s’exprimer librement.

        En 1957, il épouse Marie-Thérèse Langard dont il aura un fils Gilles.

        La galerie Art de France de Cannes l’expose  ainsi qu’à sa galerie Bd Raspail Paris.

        Il revient à Paris en 1960.

        Libéré de tout courant, il peint selon ses convictions. Son style s’affirme. Ainsi qu’en attestent ses nombreux écrits, notes, sa recherche est surtout philosophique. Il se décrit comme étant un peintre humaniste. Il est reconnu comme Maitre du réalisme fantastique.

        « Son acuité graphique correspond à son esprit aussi incisif que caustique. De ses origines flamandes, il est redevable d’une truculence qui en fait l’héritier de Brueghel dit l’Ancien, de Bosch, de Cranach et plus proche de nous, d’Ensor. Philosophe, moraliste, il compose ses scènes sous forme de fables aux multiples lectures. Ses paraboles nous délivrent « sa réalité ». Tour à tour inquiétantes et humoristiques, ses scènes oscillent entre tendresse et gravité, caricature et poésie. Ici, la condition humaine est délogée de sa tour d’ivoire. Libérée de toutes contraintes, elle prend la forme de personnages fantastiques dont le dessin permet de développer l’idée première : celle d’une humanité prise dans les mailles de ses vanités…L.H. »

        Complètement habité par le désir de s’exprimer, il est décédé à 93 ans. 

  

PRINCIPAUX EVENEMENTS

 

        Plusieurs expositions en France,  une rétrospective à la Galerie de la Place Beauvau (exposition d’une œuvre majeure « le temps) le conduiront à une renommée internationale :

        Exposition à l’Institut français de Stockholm (Suède), exposition rétrospective dans six villes du Japon, à l’Orangerie Charlottenburg de Berlin (Allemagne), à Venise (Italie) à Vienne (Autriche), au musée de Neuenstaadt (Allemagne), aux Etats-Unis.

 

        A l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, une exposition personnelle en 1989 à la Galerie Place Beauvau, avec parution d’un livre préfacé par François Furet,  rencontre un très grand succès.

        Il est membre du jury du film fantastique à Avoriaz en 1983, décorateur de pièces de théâtre dont « J’affabule » au Lucernaire (Paris, Festival d’Avignon),

        «  Le jeu de l’amour et du hasard » « Le legs « de Marivaux à la Comédie Française.

        Certaines de ses peintures sont sélectionnées pour paraitre dans plusieurs films et pour illustrer des livres de la collection Actes Sud notamment.

         Il illustre des ouvrages de bibliophilie : « Les Fables de la Fontaine » « Pantagruel » de Rabelais. 

        Jacques Chancel lui consacre une émission dans « Radioscopie »

        Louis Pauwels le soutient et le présente dans sa revue « Planète », dans le Figaro Magazine.

        Un musée comportant une soixantaine de ses peintures, des sculptures, une peinture murale de 6mx16m se trouve en Suisse Lucerne/Vitznau au bord du lac des 4 Cantons.

                                                                                                       Texte de Gilles Verlinde

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pourquoi faire simple ?

pour présenter ce texte mon  fidèle ordinateur 

vient de se livrer à toutes sortes de facéties indignes de la rigueur

électronique

!!!!!

Un peu comme si un lutin facétieux

avait décider de mettre ma sérénité à l'épreuve...

J'en connais les limites mais quand même faut pas pousser !

 

 

 

 

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commentaires

J
Heureuse de constater que cet immense peintre soit honoré à sa juste valeur sur cette page, page que je lis toujours avec un immense bonheur. Croisons les doigts pour que Claude Verlinde rejoigne très vite sa vraie place dans les livres d'histoire aux côtés des Bosch et Breughel l'Ancien... Peut-être qu'il viendra à l'idée d'un de nos gouvernants d'acquérir une oeuvre de ce géant qui vient malheureusement de nous quitter, afin de laisser une trace durable de son passage sur la terre de France.
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