Perplexité
Je viens de faire un rêve. Etrange comme la plupart des rêves. Mais avec, cependant, une trame narrative cohérente et une vraisemblance proche de la logique. Immédiatement je me suis levé pour en noter les phases essentielles avant qu’elles ne disparaissent comme neige fondant au soleil.
J’en suis maintenant à sa rédaction reconstituée et mise en forme comme tout texte qui souhaite être lu et pouvant attirer l’attention de mes semblables. Qui sait, peut-être pourront-ils me signaler quelque détail que j’aurais sous-estimé.
Dans ce rêve j’habitais encore mon appartement au Chesnay. Momentanément j’étais dans un lieu m’appartenant aussi, sorte de résidence secondaire. Cela me rappelle la situation de mon fils qui à 16 ans avait quitté l’appartement familial pour vivre sa vie dans un studio tout proche que nous venions de lui acheter.
J’étais donc dans un immeuble, sur un grand palier avec plusieurs portes. Ne me souvenant plus de celle qui était la mienne, j’arrivais par déduction et raisonnement à conclure que c’était celle-ci, plutôt que celle-là. J’avais en main une clé, très petite et qui se révélait n’être pas la bonne. Disposant d’un trousseau bien fourni je cherchais, n’hésitant pas à tout étaler sur le sol pour retrouver celle utilisable.
Mon fils, qui a 49 ans et est facteur en Ardèche est alors arrivé, sous sa forme actuelle et je tente de lui expliquer. C’est alors qu’il me rappelle que nous sommes attendus pour dîner chez papy et mamy et que nous allons être en retard, comme la fois précédente, ce que papy n’apprécie guère…
Je dois donc retourner chercher mon épouse. J’arrive dans la résidence. Il fait nuit noire. C’est une panne d’électricité. Il ne me reste plus qu’à chercher à tâtons en trébuchant, en me prenant les pieds dans des broussailles et des arbustes. Dans la pénombre j’entrevois une allée et l’idée me vient que mon Smartphone qui est dans ma poche peut faire office de lampe de poche. Je l’extraie mais n’arrive pas à l’allumer. C’est l’horreur !
C’est alors que je me réveille en sursaut. Ouf ! J’avais tout faux…Le sens de tout cela paraît évident : doutes sur mon identification, perte de mes repères conventionnels. En gros : « Qui suis-je ? Que fais-je ? Dans quel état j’erre ? » Mais ce n’est peut-être pas aussi simple. En tout cas il est rare que mes rêves soient aussi proches de la réalité quotidienne. En général ils se passent sur des niveaux plus subtils, ceux dont on revient par étages, comme descendant un escalier et qui refusent de livrer leur sens aux niveaux plus grossiers qui constituent notre quotidien ordinaire, C’est à dire matériel, logique et dûment confirmé par des enchaînements de causes à effets rassurants. Bref le monde rationnel dans lequel nous croyons vivre, oubliant la subtilité et l’infinie complexité du réel perçu au travers des projections de notre subconscient et tout ce qu’il implique comme synchronicités « miraculeuses ».
La Brosse Conge le 21 mai 2022
Copyright Christian Lepère
Le spectacle du monde
déploie ses extravagances.
Rêve ou délire
allez donc
savoir
???
Pourtant on y croit dur
comme fer
et on est prêt à se damner pour ne pas douter
de la validité de nos
perceptions !