Schizophrénie créative(1)
L’extravagance graphique qui précède ce texte pourrait vous surprendre. Surtout pour ceux qui me connaissent. Voilà donc une créature humaine qui se prétend logique et rationnelle, qui regarde de haut les hurluberlus pataugeant dans leur incohérence, qui soupçonne toute personne ne pratiquant pas l’auto-analyse d’être en ignorance d’elle-même. Et qui met la réflexion méthodique au rang des vertus cardinales.
Mais près tout on a le droit d’être comme ça. De même qu’on a le droit imprescriptible d’être passionné par l’étude monomaniaque des coléoptères ou d’être un copocléphile prêt à tout pour parfaire sa collection. Là n’est pas la question car jusqu’à nouvel ordre nous vivons en démocratie. Et nous avons le droit de nous livrer à toute activité ne mettant pas en danger la vie ou la santé (même mentale) d’autrui.
Or, le rationaliste cartésien dont je m’attribuais plus haut les caractéristiques présente une anomalie flagrante. Dès qu’il en a les moyens, graphiques ou picturaux, voilà qu’il se met à délirer avec passion ; à prendre sa vessie pour une lanterne et à pervertir l’ordre du monde. En fait à libérer des fantasmes ordinairement séquestrés dans les profondeurs obscures du subconscient. Certes tout le monde rêve, et, profitant de la trêve nocturne, le plus raisonnable des employés de bureaux peut se laisser aller à prendre son envol pour jouer à saute-mouton avec la Tour Eiffel. Ou donner des conseils hautement ésotériques au 4ème pharaon de la 5ème dynastie. Ou séduire la reine Néfertiti par des stratégies alambiquées
Tout cela étant envisageable, je constate donc que dans mon cas, toute forme de schizophrénie résolument écartée, je peux, à tout instant, en toute circonstance débrayer de mon bon sens pour me mettre à rêver tout éveillé. Et cela se passe sans l’aide d’aucune substance, licite ou pas. Je suis à jeun et ne titube pas. D’ailleurs la précision graphique de ce que j’improvise serait très gênée par une forme, même légère, de parkinson ou d’Alzheimer.
à suivre
Funestes passions obscurcissant nos vies !
Que le
Cric vous croque !
A tout jamais et pour l'éternité !