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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 08:06
"Gourmets et gourmands" - huile sur toile - détail - 2006

"Gourmets et gourmands" - huile sur toile - détail - 2006

Manger ou être mangé

Suite et fin

 

 

 

           Donc âme il y a même si la science officielle renâcle encore un peu pour aller explorer honnêtement ces domaines et les soumettre à des investigations systématiques. Enfin tout finit par passer, même l’obscurantisme, fût-il le plus rationnel et le plus indiscuté.

           Enfin l’âme n’attend que d’être explorée. Or, que serait le corps sans elle ? Un cadavre tiède, une masse de protoplasme qui survit par habitude tant qu’il a de quoi s’entretenir. C’est-à-dire un objet encombrant, dénué de chaleur humaine et indifférent à toute marque d’affection. Mis à part le coma profond nous n’en sommes pas là ! Nous sommes un peu plus que cliniquement vivants !

           Mais l’âme est matérielle, même si elle est encore plus impalpable que ces ondes qui nous traversent de part en part sans attirer notre attention et que pourtant nous pouvons utiliser de façon tellement banale et prosaïque avec nos téléphones portables et autres smartphones envahissants. Et elle est tellement concrète que comme tout ce qui existe elle peut évoluer, s’affiner, devenir plus vaste et moins égocentrique. Sans doute peut-elle-même offrir à la conscience qui est le cœur de notre être un bien meilleur poste d’observation  que la pesante opacité de nos cinq sens qui d’ailleurs nous mentent sans vergogne et nous font croire que nous percevons le monde alors qu’il ne s’agit que d’une traduction ô combien subjective ! Un cinéma dont la version originale n’existe pas dans notre tête, remplacée qu’elle est par une traduction approximative à laquelle nous croyons dur comme fer…Mais c’est ainsi et nous arrivons a vivre dans un monde en perspective qui n’est qu’illusion d’optique. Nous sommes même capables de traverser la rue sans nous faire écraser ce qui est réellement miraculeux.

           Mais pour subtile qu’elle soit l’âme a les mêmes besoins que le corps et doit inlassablement se nourrir pour croître et embellir. Alors elle se sustente avec ce qui lui correspond et ce ne sont plus des radis, du steak tartare ou du navarin d’agneau. Mais des impressions, des sentiments, des pensées, le tout stocké dans la mémoire, souvenirs personnels ou collectifs siégeant dans des centrales de données dont Google nous donne une vision bien mesquine

           Comme un poste de télévision mais vivant et conscient l’âme a besoin de capter des ondes impalpables pour nous fabriquer un monde dans lequel nous puissions vivre et qui n’est pas celui du mental ordinaire. Le résultat est ce qu’il est, parfois agréable, parfois désespérant.

           Nous n’allons pas nous appesantir sur cette vallée de larmes qui comporte aussi des éblouissements, des instants de grâce et des aperçus flamboyants sur la transcendance. Laissons les poètes les évoquer, les mystiques les explorer et les théologiens en faire des théories, opinions transformées en dogmes ce qui les rend acceptables en en faisant des nourritures allégées assimilables par tout un chacun. Chacun a son créneau. Chacun a sa fonction. Chacun fait ce qu’il peut avec les moyens dont il dispose.

           L’âme a donc des besoins. Il lui faut se nourrir pour ne pas s’étioler. Alors que lui donner ? Un peu de tout sans doute puisque nous sommes omnivores mais selon la nature de chacun car chaque cas est un cas particulier. Après tout les animaux ne mangent pas tous la même chose et certains font un usage bien personnel de ce qu’ils ingèrent. Ainsi la tradition indienne a  noté que les mêmes céréales donnaient au taureau des muscles puissants et au paon des plumes multicolores.

           Or tout est nourriture. Ne dit-on pas qu’on dévore un livre,  qu’on s’abreuve de musique ou qu’on s’enivre de parfum ? La métaphore n’est pas gratuite et certains textes sont indigestes alors qu’une musique peut nous saouler  et une idéologie nous faire vomir si elle nous pousse à consommer nos semblables.

           J’arrêterai là mes comparaisons car les fêtes vont arriver et je ne voudrais pas vous couper l’appétit en ces temps festifs où l’on réjouit les papilles pour le plus grand bien de l’âme et pour la bonne entente au sein des  familles faisant le cercle autour du sapin.

           Bonnes fêtes à tous !

 

                                                                        Le Chesnay le 2 décembre 2015

                                                                        Copyright Christian Lepère

 

"Gourmets et gourmands" - détail

"Gourmets et gourmands" - détail

"Gourmets et gourmands"

"Gourmets et gourmands"

La fin de l'année approche à grands pas

alors je l'avoue

j'ai craqué.

"Un jour parmi tant d'autres"

vous plongera dans les considérations 

les plus oiseuses sur le quotidien le plus banal

le mien, le vôtre et celui de tous nos semblables humbles ou puissants

performants ou débiles, purs ou félons

mais tellement humains...

Rendez-vous donc

à plus...

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