Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 juillet 2019 6 20 /07 /juillet /2019 11:49
Sans titre - huile sur toile marouflée sur panneau - Peint en 1960 à 18 ans

Sans titre - huile sur toile marouflée sur panneau - Peint en 1960 à 18 ans

La peinture à l’huile …

C’est plus difficile…

 

 

 

C’est en 1960, à l'âge de 18 ans que j’ai commencé à peindre  autrement qu’avec de la gouache ou de l’aquarelle sur papier Canson. D’emblée, très impressionné par Breughel et les peintres du Quattrocento j’optai pour la technique traditionnelle. Comme les anciens maîtres flamands dans la lignée de Van Eyck dont on assure qu’il est l’inventeur de la peinture à l’huile, je marouflais de la toile de lin très fine sur des panneaux de contreplaqué avec de la colle de peau de lapin. Ensuite je passai des couches d’apprêt composé de plâtre amorphe et je les ponçais soigneusement.

         Enfin il n’y avait plus qu’à peindre en commençant par une ébauche au pinceau avec de la peinture diluée au white spirit. Les jours suivants je recouvrais le tout avec des teintes générales légères et discrètes qui, après séchage pouvaient être enrichies de couleurs plus vives et plus contrastées. Alors je pouvais reprendre le dessin et commencer à préciser le sujet pour finir par les détails en allant toujours du général au particulier, de l’ébauche grossière à la précision grandissante. Avec à chaque fois le respect des temps de séchage de chaque couche  avant de la recouvrir par la suivante.

         C’était un travail de bénédictin digne d’une époque où l’on prenait son temps. Mais c’était nécessaire pour assurer à l’œuvre une bonne conservation et surtout éviter les craquelures dont souffre toute peinture à l’huile réalisée trop vite. Il est vrai que par la suite, le temps devenant de l’argent, bien des peintres et non des moindres n’ont plus eu la patience nécessaire, surtout au 19° siècle ou de nombreuses  toiles ont très mal vieilli en devenant   sombres et en se fissurant de façon inquiétante. Ce qui est une aubaine pour les restaurateurs qui au Louvre par exemple ne risquent pas le chômage technique, comme les médecins  qu’une bonne santé trop généralisée priverait de leurs moyens de subsistance et condamnerait à périr d’inanition.

         Avec cette technique j’étais très à l’aise pour réaliser de tout petits formats, véritables miniatures qui avaient la précision de la gravure. Mais j’aurais été incapable d’aborder des formats plus vastes. Mes vues restaient très limitées et ce n’est que bien plus tard, ayant expérimenté les principales ressources de l’estampe, j’en arrivais à me redresser et à prendre du recul. Un besoin de matière et de couleurs faisaient aussi partie du processus évolutif en cours. En fait, j’avais muri et surtout je passai du niveau anecdotique où le sujet était pour moi essentiel, à une vision beaucoup plus abstraite. Pourtant je n’ai pas eu de période géométrique ou tout serait ramené à des formes élémentaires. Pas de cubisme systématique. Bien au contraire mes toiles ont continué à fourmiller de personnages variés, de monstres baroques, de scènes de batailles pour contes et légendes et autres délires nous parlant des origines du monde. Alors pourquoi parler d’abstrait ? Pour surprendre ? Pour jouer sur des paradoxes ou pour briser les concepts comme font les artistes contemporains chers aux élites qui cherchent à tout chambouler pour faire de nous des amateurs d’art selon leurs vues mercantiles ou simplement dévoyées ? Non, bien sûr, je pars de l’idée toute simple qu’une œuvre picturale est avant tout une recherche de beauté et d’harmonie. En musique c’est en jouant sur des fréquences vibratoires, des rythmes et des timbres d’instruments que l’on s’efforce d’y arriver. Comme disait Mozart : « Je mets ensemble des notes qui s’aiment », affirmant par là que tout n’est pas possible et qu’il convient de n’assembler que les fréquences sonores qui se conjuguent et s’enrichissent mutuellement.

         Il en est de même dans le domaine plastique ou des lignes, des surfaces, des rythmes et des proportions doivent formes un ensemble harmonieux, indépendamment du sujet représenté. Cela veut dire qu’une œuvre n’est pas belle parce qu’elle représente des morceaux de la réalité jugés en général agréables, mais aussi que le plus laid selon le sens commun peut être admirable si l’on « oublie » ce qu’il figure. Donc, des petits chats dans une corbeille peuvent servir de prétexte pour le meilleur et pour le pire. Ce n’est pas le calendrier des postes qui va me contredire !

 

                                                                  La Brosse Conge le 10 juin 2019

                                                                  Copyright Christian Lepère

Sans titre - huile sur toile marouflée sur panneau - 1960

Sans titre - huile sur toile marouflée sur panneau - 1960

Le temps qui passe

tisse son fil sans s'en faire

puisqu'il a tout son temps pour voir venir...

Souhaitons-nous un bel été

chaleureux !

 

Recherche d’un article ancien

 

Taper le N° 405 « histoire de mon blog depuis 8 ans »

Le faire apparaître pour voir la liste des articles parus depuis avril 2010

Puis taper le N° souhaité.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires