Mes dernières volontés ( ????)
Suite et fin
Après ces réflexions, il me reste à prendre congé de mes frères et sœurs humains. Ceux qui m’ont accueilli, dans ma famille, à l’école, dans la vie professionnelle. Je dois dire que peu étaient évolués au point de s’intéresser au fond du problème qui est le nôtre, dès que nous ne nous prenons plus simplement pour un corps biologique condamné à mort.
Parlons de ma famille de ce côté-là peu d’espoir. Papa, Maman, pépé Louis et mémé Louise, les voisins de palier et ceux de la campagne. Tous ces braves gens que j’aimais ne dépassaient pas l’identification ordinaire au corps et à la personne. « Mais que vas-tu chercher là me disaient-ils en me prenant pour quelqu’un d’un peu bizarre, mais qu’on aime bien quand même… » . « Que voulez-vous il est comme ça ! Mais pas méchant, ni dangereux… »
Après, j’ai fait des études, j’ai lu Teilhard de Chardin. Puis j’ai eu des copains un peu plus évolués et enfin, vers la trentaine, avec l’aide de mon épouse Michèle, professeur de français et de belles lettres, J’ai lu Arnaud Desjardins.
Il se trouve qu’en même temps j’ai pris connaissance d’un livre Américain alors récemment traduit « Le voyage à Ixtlan ». Œuvre d’un étudiant en anthropologie : Carlos Castaneda, qui, après avoir cherché un sorcier indigène pour se faire instruire sur l’usage des plantes hallucinogènes finit par comprendre, après des années d’initiation que son sorcier est un homme de connaissance traditionnel qui est en train de lui transmettre ses connaissances métaphysiques. Accusé d’avoir tout inventé er d’être un escroc, Castaneda persiste et signe puis vit selon la sagesse de son maître, discret et insaisissable.
Je n’ai pas les compétences pour dire s’il est sincère ou si c’est un fabulateur, un initié authentique ou un écrivain intuitif et génial. Mais nul n’est forcé de me croire.
Alors, bien sûr, je me replie en mon for intérieur. Fuyant toute croyance rassurante et cherchant l’évidence de ce qui est vécu au plus profond, il ne me reste plus qu’à essayer d’être totalement honnête avec moi-même. Et ça n’est pas gagné d’avance.
Allons, je vous souhaite quand même de joyeuses fêtes puisque c’est l’époque pour se faire plaisir et se laisser aller à quelques excès autorisés par les mœurs traditionnelles qui avaient au moins la sagesse de n’être pas masochistes et de ne pas vouloir être plus raisonnable que ce que la nature qui nous dépasse de toutes parts peut envisager.
La Brosse Conge le 23 décembre 2024
Copyright Christian Lepère
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