J’allais
Droit devant moi
J’allais
droit devant moi
par des chemins
sans fin.
J’allais,
je m’en souviens
et je menais
bon train
Pourtant,
chemin faisant
là, bordant les côtés
cernant de toutes part et jusqu’à l’horizon,
une foule assemblée
me regardait passer.
Femmes et enfançons,
vieillardes vacillantes,
gros machos, tristes cons,
la démarche vaillante,
le mollet arrogant
allaient m’accompagnant,
m’indiquant le chemin
quand l’allais incertain
tout droit vers des lointains
partis en éclaireurs
à l’heure,
pour me guider enfin
vers mon destin
que rien
ne semblait m’indiquer,
qui me laissait tomber,
sans pancarte et sans direction,
livré à la perplexité
de qui a perdu son chemin,
errant tout triste et sans soutien
au milieu de plus rien que rien,
éperdu de déréliction !
Que faire alors du pauvre hère
qui n’a même plus son métro
pour aller rejoindre sous terre
la direction Trocadéro
ou tout autre lieu accueillant
qui peut permettre cependant
de parcourir la capitale
sans mal
et de se rendre à son labeur
a l’heure…
Vous pouvez vous demander pourquoi je vous explique mes états d’âme. Après tout cela ne vous importe guère. Bon, je me suis réveillé tout perplexe… mais ça arrive à tout le monde, à tout humain répondant aux normes et construit par son A.D.N. en conformité aux plans du Grand Architecte. Qui n’a pas eu parfois du mal à recoller les morceaux pour fonctionner comme de coutume dans la chaleur d’un monde coutumier qu’il croyait connaître comme la poche de son vieux blouson. Qu’importe si celui-ci est défraichi et râpé aux coudes il va bien encore me protéger des intempéries jusqu’au prochain printemps. Retour des beaux jours oblige. Accueillons donc le renouveau une fois de plus en attendant la suite qui ne saurait faire honte à ce qui l’a précédée.
La Brosse Conge, le 20 février 2025
Copyright Christian Lepère
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