Sommeil de la raison
Cela fait déjà pas mal de temps que la rumeur se propage. Selon des ésotéristes distingués, bardés de références et citant les grandes traditions plusieurs fois millénaires, l’humanité actuelle serait en train de virer sa cuti. Tout se passe comme pour tout enfant ou adolescent qu’on a judicieusement vacciné pour le rendre positif et le protéger de maladies graves pouvant mettre fin à ses jours.
Voyons la chose de plus près. L’homme ( ainsi que la femme qui n’en est pas moins un homme, elle aussi !) ayant été créé par Dieu, ou par qui vous voudrez, ou par le simple jeu du hasard et de la nécessité se retrouve un beau jour (beau ou pas si beau que ça, ( question d’appréciation radicalement subjective) animal parmi les animaux et en gros doté d’une physiologie conforme aux progrès de l’évolution. Le voilà donc équipé d’un organisme biologique qu’il lui faut entretenir à tout prix, s’il veut continuer à vivre au sein de la nature. On appelle cela l’instinct de survie. Cette force obscure qui pousse tout ce qui apparaît et se développe à vouloir contre tout empêchement continuer à jouer un rôle au sein de la chaîne alimentaire. Manger ou être mangé, tel est maintenant son destin.
La chose se complique car si, pendant fort longtemps les animaux ont joué le jeu sans trop savoir pourquoi, guidés par un implacable destin leur commandant d’exister sans aller voir plus loin, chez l’étrange bipède dont nous sommes un exemplaire est apparue une série de questions menant droit à la métaphysique la plus désincarnée. Car l’homme est un animal, mais capable de transcendance…
Reprenons pied. Je résume. Jusqu’à ce stade l’évolution de la vie, qui est un fait massif, irrécusable et parfaitement non expliqué a produit de façon « aléatoire », au mépris des lois de l’entropie qui voudrait que tout système se dégrade pour revenir à une moyenne « rassurante » mais peu exaltante, une floraison d’inventions toutes plus improbables et délirantes les unes que les autres. L’invention de l’œil, de l’oreille et la connexion des neurones entremêlant leurs synapses en étant des exemples flagrants tous plus inattendus les uns que les autres.
Ainsi, obéissant à sa folle logique, la vie, ce mystérieux élan vital dont aucune physique ne saurait rendre compte à fait surgir d’un chaos primaire et indifférencié le spectacle du vivant dont nous sommes l’ultime bourgeon, tout au moins sur cette fort négligeable planète occupant une lointaine banlieue d’un cosmos qui pourrait bien être infini en plus d’être en expansion. C’est du moins ce qu’affirment des scientifiques bardés de diplômes et dont certains arrivent même à rendre compte des faits évolutifs de façon au moins compréhensible et analysable. Sans oublier les matériels sophistiqués dont ils disposent en leurs laboratoires et capables de leur fournir des preuves de ce qu’ils subodorent.
Mais j’en viens à l’essentiel. Selon les grandes traditions l’humanité serait en train de franchir une étape importante dans l’évolution de cette planète. Après des millénaires de siècles historiques ou elle a joué le rôle de l’égo individuel, notre espèce perd enfin cette illusion, celle pour tout un chacun d’être une « entité », un « moi » existant de façon autonome, envers et contre tout et avec surtout l’intime conviction de disposer d’un « libre arbitre » permettant de n’en faire que selon son bon vouloir. Or, pour toute spiritualité un peu sérieuse la vérité est tout autre. Le monde est une unité insécable et tout ce qui s’y produit est inexorablement relié à tout le reste. D’infinis enchaînement de cause et d’effets ou chaque effet se transforme à nouveau en cause forment la trame du réel manifesté. Et à cela nul ne peut rien. Q‘il se prenne pour Poutine, Macron, le Dalaï Lama ou le poinçonneur des Lilas, cher à Serge Gainsbourg….
En gros l’unique illusion est de se croire individuellement libre alors que nous ne sommes qu’un personnage jouant à la perfection le rôle dans lequel il est distribué pour le moment. D’ailleurs une vie, une seule, l’actuelle, va quand même nous permettre de jouer une grande quantité de rôles, depuis celui du bébé vagissant jusqu’à celui du grabataire, en passant par l’amoureux transi, le pleutre, le condescendant, celui qui ne se sent plus faire pipi parce qu’il a gagné au loto. Tous ces rôles masculins se déclinant au féminin depuis que de douces créatures se défoncent sur des terrains de rugby ou se livrent à des coups de main terroristes alors que d’autres ont joué le rôle de garde chiourme à Auschwitz… Tout cela a déjà eu lieu a d’autres époques, mais de façon plus marginale et moins massive. En gros, l’exception du passé a tendance à se démocratiser tous azimuts !
Il s’en passe actuellement des vertes et des pas mûres. Y compris dans notre hexagone pourtant assez tempéré et situé dans une zone où le tellurisme est ordinairement discret. Il s’en passe même de belles à l’Assemblée Nationale ainsi que sur la place de la Concorde ou un simple « 49.3 » embrase des foules souvent plus paisibles.
Nul ne sait comment tout cela va évoluer. Nous sommes dans la mêlée et tant que tout un chacun se prend pour son identification favorite nous allons continuer à jouer au combat de nègre dans un tunnel avec tout l’inattendu que cela suppose. De toute façon patientons, l’avenir nous attend sans s’en faire, car il a tout son temps.
Pour ma modeste part je fonctionne donc sur l’idée que le monde est en ce moment en train de changer à une vitesse délirante, alors qu’au cours des âges il a toujours été infiniment plus raisonnable. Il ne nous reste plus qu’à attendre la suite en espérant que le printemps sera enfin au rendez-vous.
La Brosse Conge le 18 mars 2023
Copyright Christian Lepère
De quoi vous ai-je donc entretenu?
Des turpitudes actuelles
ou des giboulées
de saison
???
NON!
Mais de l'avenir
de l'humain et de la biodiversité!
Avouez que c'est un peu plus grandiose et digne
des réflexions circonstanciées qui nous tiennent le plus à cœur!
!!!!!!!!!!!!!!!!!
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J’ai dans un précédent numéro de ce blog édité une annonce
de mon amie Cathy.
Vous pouvez, en prendre connaissance
en retournant en arrière.
N° 618