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19 novembre 2017 7 19 /11 /novembre /2017 21:26
Dessin au crayon - sans titre -

Dessin au crayon - sans titre -

 

Repli

 

             A petits pas, sans faire de bruit les jours se suivent et s’amenuisent. Minute après minute ils régressent à petits pas, inexorablement. Déjà la nature se replie sur ses quartiers d’hiver et de repos après une année bien remplie.

             Passées les flamboyances de l’automne voici venir des jours plus apaisants, d’un gris plus doux. Et c’est sans hâte que l’on s’achemine vers la période sombre, celle où la vie blottie en elle-même, repliée dans ses profondeurs, satisfaite du devoir accompli, s’apprête à rejaillir et à fleurir à nouveau.

             Et c’est très bien ainsi. Un peu de repos. Le doux oubli de l’inconscience et le retour dans la matrice de la nature pour s’y régénérer. Au-delà de nos prétentions et de notre superbe, mammifères nous sommes, marmottes nous demeurons. Tant pis pour notre vanité d’intellectuels bardés de concepts, laissons- nous sombrer dans le viscéral de notre nature. Dans le doux oubli de nos prétentions.

             Quand le moment sera venu, la course elliptique de la terre autour du soleil lui permettra de s’offrir à nouveau aux rayons chaleureux qui viendront la revivifier. L’énergie bienfaisante pourra s’exalter dans l’éternel printemps. Toujours nouvelle, toujours inattendue.

             Unes à unes ou par guirlandes échevelées tournoyant dans le vent d’automne les feuilles mortes ont recouvert le sol d’un chaud tapis bariolé. C’est une splendeur multicolore, un revêtement chaleureux. Mais c’est le chant du cygne, l’ultime spectacle avant le grand repos. Déjà en dessous la décomposition a commencé ses manigances. Déjà la faune microscopique a débuté son travail de détricotage de ce qui ne servira plus. Déjà le puzzle se désassemble pour permettre de nouvelles combinaisons à l’infini. Et le spectacle pourra continuer pour chaque nouvelle année, pour chaque cycle qui s’intercale dans une ronde sans fin.

             Mais pour le moment c’est le début la fin. Un cycle est en train de se clore. C’est le baissé de rideau, la fin d’un spectacle exubérant avant le grand repos.

              Alors laissons-nous aller. Dormir est un refuge. Se laisser engloutir par la torpeur de l’hiver est le plus sage. Car c’est ainsi que la nature se régénère et se prépare à nouveau à proliférer comme elle sait si bien le faire depuis toujours.

 

                                                                  Le Chesnay le 12 novembre 2017

                                                                  Copyright Christian Lepère

Dessin au crayon - sans titre -

Dessin au crayon - sans titre -

Vivons donc paisiblement

en attendant 

la suite.

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7 novembre 2017 2 07 /11 /novembre /2017 07:44
Dessin ancien - Crayon de couleur - 22 x 40 cm ? - 1969

Dessin ancien - Crayon de couleur - 22 x 40 cm ? - 1969

Mot de passe

 

           Rassurez-vous je ne suis pas un agent double missionné par la C.I.A. pour piéger les innocents clients de la B.N.P. Je ne détourne pas leurs données secrètes pour les acculer à la banqueroute et les réduire à la misère. Cependant je fais usage de codes secrets. C’est que j’ai des intérêts à préserver sur internet.

           Récemment j’ai eu à prélever de l’argent sur un compte d’épargne ouvert à la Socram Banque, associée à la MAIF. L’opération s’est bien déroulée. Mon mot de passe était valide, comme de coutume. Mais voici que l’on m’informe d’une nouveauté destinée à améliorer la sécurité. M’en voilà tout réjoui. On s’occupe de moi et de mes intérêts ! Voyons voir…On me propose de certifier mon numéro de portable pour le rendre plus opérationnel. Pour ce faire il me faut aller sur mon site personnel, avec mon mot de passe évidemment.

           Horreur ! Il n’est plus valide ! Il est devenu erroné…comme ça, sans rien faire. Atterré je décide de le changer. Je clique ! Et voilà qu’au lieu de me proposer d’en créer un nouveau séance tenante on m’annonce une nouvelle mesure sécuritaire. Un nouveau mot de passe provisoire va m’être envoyé par la poste, C’est vendredi…je vais le recevoir…prochainement, après le week-end…Enfin le facteur me le remet.

           Tout content je retourne dans mon espace personnel. Je le tape avec le plus grand soin. Il est erroné. Je le retape avec un soin encore accru. Erroné ! J’ai droit à trois essais… Sur la lettre reçue il y a un numéro d’appel en cas de problème. J’en profite. L’interlocuteur est aimable et il m’explique tout : « Au début vous avez une lettre majuscule, puis cinq chiffres et à nouveau une lettre ». Fort bien ! Mais sur le mien le O majuscule est identique au chiffre 0, ce qui n’est pas le cas sur le texte que vous êtes en train de lire. D’où la méprise. Je lui fais remarquer que d’autres personnes peuvent se tromper. Il le déplore. Je suggère donc qu’une remarque soit ajoutée dans la lettre expédiée. Sa réponse est courtoise : « Ça ne peut jouer que pour le 0 chiffre et le O lettre, dans tous les autres cas pas de problème ! » j’enchaîne : « Oui, mais quand même le risque n’est pas nul… » il continue : « Dans ce cas vous nous téléphonez ». Mais c’est bien sûr ! Comme il est aimable et m’avoue son incompétence à régler le problème : «  Téléphonez donc à la MAIF ! » je n’insiste plus. Je viens de me faire un copain et de nos jours ce n’est pas si fréquent pour qu’on puisse  faire la fine bouche.

           Fin de la communication. Rêveur je me dis qu’après tout le monde poursuit son cours imperturbablement. Et que d’amélioration sécuritaire en amélioration technique on va bien finir par vivre dans un monde idéal où la logique des logiciels aura réponse à tout et où il n’y aura plus de solutions à chercher en l’absence de problèmes concrets résolus d’avance  par des prévisionnistes performants.

           Nous n’en sommes pas encore là ? Patience, on y arrive, du moins si l’on est encore assez jeune pour voir la suite arriver.

                                                                       Le Chesnay le 24 octobre 2017

                                                                       Copyright Christian Lepère

          

Dessin très ancien - Crayon de couleur - 22 x 40 cm ? - 1969

Dessin très ancien - Crayon de couleur - 22 x 40 cm ? - 1969

C'étaient donc

des réflexions sur les turpitudes actuelles

et un retour

nostalgique sur le bon vieux temps passé.

à plus!

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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 08:40
"Le moribond" - Eau-forte imprimée sur Arches format Demi-Jésus - 1973

"Le moribond" - Eau-forte imprimée sur Arches format Demi-Jésus - 1973

 

 

 

Arsène

        Arsène était kleptomane. Il faut bien être quelque chose me direz-vous. Quand on n’a pas eu la chance d’être engendré là où il faut, il ne reste plus qu’à prendre des initiatives pour réparer l’injustice du sort.

           Il se prénommait donc Arsène comme Lupin et se demandait bien pourquoi. Ses parents étant des gens sans histoire, honnêtes comme tout un chacun. Alors pourquoi l’avoir fait parrainer par un gentleman cambrioleur ? Pour d’obscures raisons sans doute aussi inconscientes et relevant d’explications psychanalytiques dignes des spécialistes des profondeurs de l’âme. Pourtant quand il naquit on n’aurait pu supposer son futur destin.

           Donc Arsène il était, Arsène il demeurait. Rien dans son enfance n’avait été notable. Peut-être avait-il eu une tendance à subtiliser les billes de ses copains quand ceux-ci ne tenaient pas un compte très strict de ce qui remplissait leur sac ? Peut-être aussi avait-il eu une propension à ne pas remettre à leur place les engins de locomotion  qu’il avait empruntés sans le dire à leur propriétaire : patins à roulette et patinettes dont ses parents refusaient de le doter, le contraignant ainsi à se les procurer par des moyens détournés. Nécessité oblige.

           Mais son âme était noble et tel son homonyme digne de Robin des Bois il n’hésitait pas à réparer l’injustice et à redresser tous les torts, du moins ceux qui relevaient de ses compétences. Ainsi il n’hésitait pas à piquer des sous dans la casquette d’un pauvre mendiant à la mine renfrognée pour aller les mettre dans celle d’un autre qui avait su l’attendrir par une attitude plus souriante dévoilant un bon fond qui méritait l’estime. Parfois ses raisons étaient plutôt esthétiques et parfois plus éthiques, mais en tout cas venaient de son bon cœur.

           Un jour il s’était demandé pourquoi une grosse poufiasse, vraiment pas belle et parée de loques bariolées comme une créature de caravansérail avait réussi à attirer une telle quantité de menue-monnaie dans sa soucoupe alors qu’à deux pas une créature verdâtre échouée sur les rivages incertains de la gare St Lazare grelottait sous les restes vétustes d’un couvre-lit damassé enrichi d’antiques dentelles. Il avait donc fait le nécessaire pour réparer l’injustice. Sans doute parce qu’avait ressurgi dans son âme attendrie le souvenir d’une copine d’enfance que la misère de ses parents avait jetée à la rue vêtue de guenilles à deux pas d’une gare qui pour n’être pas dédiée à St Lazare n’en était pas moins un havre pour les miséreux. A chacun ses petites madeleines comme l’avait constaté le grand Marcel évoquant ses souvenirs lointains de génie littéraire.

           Mais Arsène avait aussi ses faiblesses. A être bon et généreux on n’en est pas moins homme. Par exemple il lui arriva un jour de suivre une jeune délurée à la fesse affriolante. Un chemisier coquin laissait entrevoir un décolleté aux profondeurs laiteuses.  Après un coup d’œil oblique, gêné par les badauds il se tenait coi mais le sac à main d’une rombière un peu mûre pendouillait mollement sur des hanches lourdes. Alors son instinct de prédateur s’était réveillé et c’est d’une main preste qu’il s’en empara avant d’aller s’acheter des caramels à la boulangerie la plus proche. Ce qu’il fit ensuite ne nous concerne plus et son destin continua de s’accomplir.

           Tout cela n’est guère moral me direz-vous. Et vous n’aurez pas tort. Mais convenez malgré tout que les circonstances sont atténuantes et sans un peu de laisser aller la vie serait bien triste et finirait par nous pousser aux dernières extrémités.

                                                                           Le Chesnay le 23 octobre 2017

                                                                           Copyright Christian Lepère

363 - Arsène
363 - Arsène

La vie est ainsi faite

et le destin irrémédiable.

Alors soyons joyeux!

A plus!

 

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24 octobre 2017 2 24 /10 /octobre /2017 07:23
"Petites choses frivoles" - gravure à l'eau-forte - estampe imprimée sur papier Arches -  1974

"Petites choses frivoles" - gravure à l'eau-forte - estampe imprimée sur papier Arches - 1974

Maya

 le quantique des quantiques

 

           Ceci est un conte traditionnel dont existent plusieurs versions. En fait il y en a autant que de conteurs et si l’un ou l’autre insiste sur certains détails le sens profond en est toujours le même.

                                             ----------------------

           Bien que de modeste extraction il était très ami avec le dieu Krishna. Depuis l’enfance il venait le voir, profitant de ses bons conseils et de sa sagesse avisée. C’était en fait si naturel qu’il n’allait pas chercher plus loin car son cœur était bon et sa confiance naïve.

           Ce jour-là il faisait beau. Cependant dans son âme inquiète une question restait tapie et il ne pût s’empêcher de la formuler : « Voilà, on parle beaucoup de Maya, l’illusion cosmique qui fait que nous prenons le monde qui s’offre à nos yeux pour argent comptant. Pourrais-tu me dire ce qu’il en est et dissiper mes illusions ? »

           « Pas de problème … » lui répond Krishna « Je peux t’éclairer sur la réalité des apparences ! Mais à vrai dire je n’en ai pas très envie. Comme tu vois il fait beau, la nature est exubérante, les fleurs s’épanouissent et bêtes et oiseaux en profitent pour s’ébattre. Non, vois-tu je préfère me promener en ta compagnie pour profiter de ce merveilleux spectacle ».

           Sitôt dit, sitôt fait, les voilà qui partent dans la douce chaleur estivale. Et le spectacle est infiniment plaisant. Mais trop c’est trop car petit à petit la température monte. Les bêtes se font plus rares et la douceur se transforme en canicule. Au bout d’un moment Krishna repère un gros arbre, touffu et verdoyant à souhait. « Ecoute, je vais me reposer un instant dans cette ombre accueillante. Mais vois là-bas cette petite maison. Pourrais-tu aller m’y chercher un verre d’eau ? J’ai une telle soif… ».

           Pas de problème ! Il y va et l’atteint bientôt. Il toque à la porte, une merveilleuse jeune fille lui ouvre. Saisi, il en tombe amoureux, éperdument. Le lendemain il revient. Elle lui ouvre à nouveau et une belle histoire commence. Alors ils finissent par se marier et fonder une famille. La naissance d’un fils est suivie par celle d’une fille. Ses affaires prospèrent. Il est aimé et apprécié de tous. L’histoire pourrait durer et d’ailleurs ne s’en prive pas.

           Mais un beau jour, enfin plutôt funeste si l’on veut s’en tenir à la véracité des faits, voilà qu’un orage éclate. D’abord anodin, il prend de l’ampleur et se déchaîne. Les cieux semblent vouloir  engloutir la terre et l’eau monte inexorablement… Réfugié sur une île il saisit son fils d’une main, sa femme de l’autre et prend sa fille sur ses épaules. Il tente de les sauver. Hélas ! Les flots déchaînés le cernent. La main de son fils lui échappe, sa femme est entraînée au loin et sa fille est tombée engloutie…Hagard il s’agrippe encore à des branches, à des racines, mais en vain, plus rien ne peut le retenir. Alors il est entraîné, roulé par les flots et sombre dans l’inconscience.

           Bien longtemps après voilà qu’il se réveille. Il est échoué sur la rive pleine de débris et de ruines. Les eaux refluent, les mares s’assèchent et le voilà enfin sur la terre ferme, exsangue et grelottant, affamé et cerné par la boue. Chancelant il se redresse et se remet sur pied. Il n’a plus rien. Tout est perdu. Le voilà seul au monde et ce monde est dévasté.

           Que faire ? Se remettre en marche ? Oui, mais vers quoi ? Et dans quelle direction ? Accablé il suit un sentier qui s’élargit et devient plus droit. Petit à petit la nature reprend vie. Un joyeux soleil illumine la région. Déjà des papillons multicolores volettent de fleur en fleur. Des parfums d’aubépines viennent caresser ses narines. Des oiseaux chantent dans les frondaisons.

           Mais il est encore bien faible, et affamé et chancelant. Pourtant il reprend espoir. Le pire est bien passé. Mais voilà que tout à coup il aperçoit au loin un gros arbre dont la silhouette lui semble familière. Il s’en rapproche et commence à distinguer une silhouette. C’est celle d’un homme. Il la reconnaît. Mais oui ! C’est bien Krishna ! C’est son ami !

           Alors son cœur saute de joie ! Il accélère, se précipite et arrive tout essoufflé ! Mais Krishna a l’air mécontent et l’accueille fraîchement. « Enfin ! Où étais-tu donc passé ? Voilà au moins une demi-heure que j’attends ton verre d’eau… »

           Que dire de plus ? Rien qui vaille. Rien qui soit notable. Alors pardonnez-moi de vous avoir rappelé ce conte que vous connaissiez peut-être, instruits comme vous l’êtes. Mais je crois bien que sous ses dehors pittoresques il ne parle que de vous et de moi. Et du monde dans lequel nous vivons et auquel nous croyons dur comme fer puisque c’est notre destin.

                                                                          Le Chesnay le 3 octobre 2017

                                                                          Copyright Christian Lepère

362 - Maya - conte traditionnel
362 - Maya - conte traditionnel
362 - Maya - conte traditionnel

Après

la légende 

nous retournerons 

au quotidien et à ses aléas...

A moins que...

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17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 08:50
"Vagabond" - huile sur panneau - 50 x 30 cm - 1960 (à l'âge de 18 ans)

"Vagabond" - huile sur panneau - 50 x 30 cm - 1960 (à l'âge de 18 ans)

Triste et simple et sans ornement

                                                    -------------------------------------

 

Mon cœur est lourd, la pluie ruisselle

Sur les feuilles du renouveau

Goutte à goutte l’ennui recèle

Des trésors sous ses oripeaux.

 

La campagne est verte et m’attend

Sous le chaud soleil du mois d’août

Il a plu la nuit et pourtant

L’espoir s’enfuit à pas de loup.

 

Tout au loin derrière les coteaux

La mort attend sous des linceuls

De roses et de vertugadins.

Se peut-il que je reste seul

Sans te tenir par la main ?

 

Je suis triste et las mais en vain.

Mais que n’ai-je été plus prudent

Que n’ai-je su me contenter

De regarder passer les trains.

 

                                                  La Brosse Conge le 14 août 2017

                                       Copyright Christian Lepère

361 - triste et simple et sans ornement  (poème)
361 - triste et simple et sans ornement  (poème)

Parfois

c'est le passé

qui nous rattrape.

Mais

demain nous

attend au tournant.

 

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 06:46
"Le passeur" - Dessin aquarellé - 28 x 39 cm - 1984

"Le passeur" - Dessin aquarellé - 28 x 39 cm - 1984

Le soleil se lève

 

             Le soleil vient de se lever au loin sur le Grand Canal. Les longues perspectives à la française s’éloignent dans la lumière matinale. Comme d’habitude elles vont droit vers leur point de fuite au-delà d’un horizon qui recule sans cesse.

             Déjà quelques promeneurs solitaires hantent ces lointains lumineux. Certains se déplacent en petites foulées accomplissant leur programme de jogging quotidien. Ils veillent à régénérer leur corps usé au labeur dans des bureaux exigus, las de faire face à l’ordinateur. D’autres pédalent inlassablement allant jusqu’au bout d’allées rectilignes avant de tourner à angle droit pour repartir perpendiculairement.

             Bon an mal an ils vont accomplir leur programme de remise en forme en faisant le tour du Grand Parc et de ses vertes frondaisons. Puis ils repartiront vers leurs tâches coutumières, conducteur d’autobus ou caissière au Super U. Ils feront le nécessaire pour subvenir aux besoins du quotidien ainsi que de ceux de leurs proches. En attendant que sonne l’heure de la retraite C’est qu’ils ont encore bien des annuités à assurer avant de jouir des Grandes Vacances. Alors en attendant ils patientent. Mais Dieu merci le Domaine Royal les accueille dans ses vastes espaces pleins de noblesse. Ils peuvent encore y retrouver leur âme, du moins s’ ils en ont le goût et la capacité. Ou simplement l’envie.

             Sur la plaine de Versailles brille un beau soleil. Le toit de la Chapelle Royale domine l’endroit  dans toute sa majesté proclamant qu’ainsi Dieu est au-dessus du Roi et des menus problèmes des hommes, des femmes et de tout ce qui vit et palpite en ce lieu de haute tradition.

             Mais laissons la journée avancer. Elle sait ce qu’elle a à faire, elle en a l’habitude depuis tant de siècles. Et puis c’est la tradition que nul ne saurait contester.

 

                                                                Le Chesnay le 20 septembre 2017

                                                               Copyright Christian Lepère

360 - Le soleil se lève

Et la vie

suit son cours,  avec des hauts

avec des bas.

etc

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6 octobre 2017 5 06 /10 /octobre /2017 08:30
ANNONCE D'EXPOSITION
ANNONCE D'EXPOSITION
ANNONCE D'EXPOSITION
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3 octobre 2017 2 03 /10 /octobre /2017 12:33
Sans titre - dessin au crayon - 1969

Sans titre - dessin au crayon - 1969

 

L’eau tiède et la voie du juste milieu

Suite et fin

 

 

On peut tout faire dire à des statistiques, en les interprétant, et de toute manière, on peut toujours accuser la procédure qui a permis de les obtenir. C'est sans doute pourquoi on s'y réfère tant. D'apparence logique et irréfutable, comment voudrait-on refuser à des dirigeants de se servir d'un moyen aussi commode pour prendre des décisions sans s'engager soi-même. (« C'est pas moi, c'est les statistiques... »). On peut donc obtenir à loisir toutes les conclusions qui l'on souhaite en les manipulant. C'est grave, mais il y a pire, car on peut aussi s'en servir pour fabriquer de l'eau tiède, c'est à dire arriver à une vision moyenne ne correspondant à aucune réalité d'aucune sorte.

Supposons que l'on introduise les données suivantes dans la machine: Dans ce pays il y a 50% d'hommes et 50% de femmes, et que la déduction finale soit qu'il y ait 100% d'hermaphrodites ? Que va-t-on penser ? Et si 50 moutons noirs plus 50 moutons blancs font un troupeau de O moutons gris, il y a de quoi s'inquiéter.

Le Bouddha, c'est bien connu prônait la voie du juste milieu. Il n'était pas le seul et bien des sages orientaux et même occidentaux ont professé les mêmes vues. Oui mais de quel milieu s'agit-il ? Du milieu statistique, abstrait, artificiel ne correspondant à aucune réalité concrète ? Ou de quelque chose de plus tangible et opérationnel ?

En réalité la voie du juste milieu est l'équilibre entre les extrêmes. Ouvert et lucide l'être humain digne de ce nom peut prendre conscience de tout ce qui l'entoure. Je dis bien de tout, et pas seulement de ce qui lui plaît, de ce qu'il aime, en rajoutant à la rigueur ce qu'il déteste et qu'il se doit de connaître pour .pouvoir le combattre opiniâtrement. Non « tout » c'est tout. Le bon le mauvais, le neutre et l'insipide. La situation totale. Car si l'on omet quoi que ce soit, même d'aspect négligeable l'ordinateur va fonctionner avec des données incomplètes et la solution sera inadéquate. Que penserait-on du joueur d'échecs qui tiendrait grand cas du roi et de la reine, accorderait une attention amusée aux bonds capricieux du cavalier et négligerait totalement le modeste pion qui se laisse oublier dans son coin ?

La voie du juste milieu n'a donc rien à voir avec un quelconque centrisme, ou un amalgame, ou une pâtée pour les cochons. Bien sûr dans la vie courante et politique il est souvent souhaitable d'éviter les extrêmes, pour la simple raison qu'ils ont la fâcheuse habitude d'intervertir leurs rôles dès qu'ils sont un peu las. (Voyez tous les extrémistes de gauche qui finissent par se retrouver à droite et les chantres de la liberté qui deviennent directeurs de prison, pour empêcher les méchants d'attenter à la liberté d'autrui, évidemment...)

Mais cela ne veut pas dire chercher à aplanir les bosses systématiquement. Ni exiger de ne voir qu'une seule tête. Non, arriver au juste milieu, c'est voir les choses telles qu'elles sont, avec leur infinie diversité et leur complémentarité dynamique. C'est respecter la vie. C'est aimer et l'eau chaude et l'eau froide selon les circonstances. Et c'est surtout ne pas craindre de se tremper dedans même si, après une journée de dur labeur il est quand même légitime, après tout, d'aller se prélasser quelques instants dans une eau agréablement tiède.

 

                                                         Le Chesnay le12 novembre 1995

                                                           Copyright Christian Lepère

 

 

 

Sans titre - dessin au crayon - 1969

Sans titre - dessin au crayon - 1969

A bientôt!

mais en attendant

vous pouvez aller vous prélasser

dans votre bain.

sans excès

bien sûr!

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1 octobre 2017 7 01 /10 /octobre /2017 09:02
"Etape de montagne" - huile sur toile - 61 x 50 cm - 2008

"Etape de montagne" - huile sur toile - 61 x 50 cm - 2008

L’eau tiède et la voie du juste milieu

 

 

 

            Notre belle civilisation occidentale, savante, technologique et efficace est en train de sombrer. Minée par ses contradictions elle se morcelle, s'éparpille et use toutes ses forces en antagonismes stériles. Intellectuellement elle ressemble de plus en plus au « Café du Commerce ». Endroit sympathique au demeurant où dans une chaude ambiance l'on se réunit entre copains pour discuter et refaire le monde, comme ça, au jugé et sans tenir compte des faits réels. Hélas ceux-ci sont opiniâtres et entêtés et l'on ne saurait les écarter d'un revers de main ou d'un bon mot, ni même d'une allusion perfide. Notons au passage que les intellectuels de haut vol ne se sont pas privés de ces procédés permettant de briller à bon compte en société. Depuis Voltaire lui-même, la liste serait longue de ceux à qui le sens de la répartie permettait de convaincre et de rallier une opinion agréablement versatile.

Mais mon propos n'est pas de faire justice rétroactivement ou de chercher à ternir l'image des gloires passées, pas plus qu'à vouloir accabler le tout-venant, fut-il un peu vain. Je chercherais plutôt à comprendre pourquoi les choses se sont passées ainsi et pourquoi ce désastreux processus n'a fait que croître et embellir jusqu'à en arriver aux sommets actuels (ou aux bas-fonds comme on préfère). L'explication ne se trouverait-elle pas dans le fait tout simple que l'occident, après avoir renoncé durant la Renaissance, à la transcendance, se retrouverait tout seul avec lui-même, l'homme devenant le centre du monde, maître et régent tout puissant décidant selon son bon vouloir de l'avenir de la société et de la planète. Or c'est là que gît le problème.

Certes l'homme est pourvu d'un cerveau, ordinateur tout puissant, merveil­leusement performant tout au moins chez certains et capable des opérations logiques les plus complexes. Mais et c'est là que le bât blesse, ce merveilleux ordinateur ne peut travailler qu'avec les données dont on l'alimente. Et elles sont limitées, quoi qu'on fasse et quelle que soit la bonne volonté déployée pour s'informer. Et puis, c'est là le plus grave, l'ordinateur objectif et intègre par nature est entre les mains de la subjectivité et des émotions de son propriétaire. Alors les choses se gâtent...car l'ordinateur peut se tromper et arriver à des conclusions erronées. Il suffit pour cela que celui qui le manipule introduise par inadvertance (on est parfois distrait...) ou par malignité pure (on a des intérêts personnels à défendre que voulez-vous...) des éléments d'information faux ou douteux, pour que le résultat soit, au minimum, discutable.

                                                                                   à suivre…

 

 

358 - L'eau tiède et la voie du juste milieu
358 - L'eau tiède et la voie du juste milieu
358 - L'eau tiède et la voie du juste milieu
358 - L'eau tiède et la voie du juste milieu
358 - L'eau tiède et la voie du juste milieu

Après cette étape de montagne

grandiose

 et pleine d'exaltation

nous reviendrons à de plus reposantes

vues sur le quotidien.

C'est promis!

 

 

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19 septembre 2017 2 19 /09 /septembre /2017 08:02
"Formes épanouies" - huile sur toile - 73 x 60 cm - 2008

"Formes épanouies" - huile sur toile - 73 x 60 cm - 2008

Surgissement sur la toile blanche

5 – suite et fin

 

            Comme tous mes semblables sur cette planète j’erre au hasard de mes incertitudes, quand d’autres s’imaginent avoir trouvé la solution en s’identifiant à leur bagnole, leur progéniture et leur compte en banque. Le smartphone et le consensus social pourvoyant au reste. Ils jouissent donc, pensent-ils d’une sécurité et puis on peut s’assurer contre les dégâts des eaux et les risques d’annulations sur un parcours en T.G.V.  On peut  même avoir un tas d’assurances- vie et un compte caché au Luxembourg ou en un autre paradis fiscal au- dessus de tout soupçon.

            Les yeux ouverts, l’attention plus ou moins vigilante, j’assiste au fabuleux déroulement du spectacle du monde. En direct ou par médias interposés. Parfois merveilleux, parfois terrifiant et à l’occasion insipide ce spectacle déroule ses fastes. Avec de longues plages de calme un peu mornes, des irruptions soudaines de sens fulgurant et des oasis délicieuses tranchant sur le sempiternel « métro, boulot, dodo » fustigé par d’anciens soixante-huitards nostalgiques.

            En gros je suis normal. Un bipède de série équipé de ses cinq sens, d’un organisme biodégradable en état sinon neuf, du moins révisé régulièrement et pouvant assurer son service de façon opportune. Cependant dénué de G.P.S. mental mais pourvu d’un téléphone portable hélas rudimentaire et pas très bien maîtrisé. A quand le smartphone et ses fabuleuses applications ? L’ouverture tous azimut à internet dans la rue et sur les quais du métro ? En tous lieux et par tous les temps ?

            Vous avez là un état des lieux. La jeunesse passée mais toujours jeune même si à force de l’être on finit par l’être moins. Par ailleurs l’esprit assagi avec ce léger détachement qui évite de s’inquiéter outre-mesure des menus inconvénients d’être au monde en cette époque un peu frénétique et convulsive. Je continue donc comme d’habitude, tant que la vie me pousse vers de nouvelles aventures. Et le voyage se poursuit m’entraînant vers des lointains mystérieux très au- delà du prévisible. Pour le moment je poursuis en roue libre sur ma lancée. Comme au bon vieux temps jadis où sur ma bicyclette j’allais voir plus loin. « Avec Paulette » comme chantait Yves Montand ? Ou sans cette charmante enfant qui ne doit plus être très jeune. Ce qui est excusable et qu’on lui pardonne volontiers.

            Maintenant je laisse parler les images qui vous en diront plus sur l’élaboration de mes fantasmes picturaux. Bonne visite !

 

                                                                    La Brosse Conge le 12 août 2017

                                                                    Copyright Christian Lepère

 

 

 

 

357 - Surgissement sur la toile blanche - 5
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357 - Surgissement sur la toile blanche - 5

Enfin!

on va pouvoir passer

à d'autres sujets car point trop

n'en faut

et que des meilleures choses

on ne doit pas abuser jusqu'à plus soif!

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