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24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 08:03

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                                                                     "Etrange équipage" - huile sur toile - 46 x 38 cm - 1996

 

 

Le jour de la marmotte

« Un jour sans fin »

 

 Ca faisait bien longtemps que je le cherchais en vain et enfin un jour, par hasard, j’ai retrouvé ce film qui de façon inattendue avait alors éveillé toute mon attention. Le titre en était sibyllin : « Un jour sans fin » et le propos, métaphysique, mais au second degré, traité avec humour et de façon surprenante. Le temps existe-t-il ? Ou n’est-il qu’une sorte de convention destinée à nous permettre de vivre le quotidien sans trop de difficultés ? La réponse est incertaine et sa recherche continue de faire les beaux jours  des philosophes à la petite semaine.

            Voici donc la chose. Un présentateur de télévision, plutôt bien de sa personne et très autosuffisant se rend comme chaque année au « Jour de la marmotte ». C’est une fête traditionnelle réunissant toute la population autour de cette charmante petite bête qui, au sortir de son sommeil hivernal,  va permettre de prédire l’évolution météorologique. Si elle voit l’ombre de ses pattes, donc si il fait beau, l’hiver n’est pas terminé mais va se poursuivre implacablement. Dans le cas contraire c’est le printemps qui va surgir, suscitant joie et liesse dans la population.

            Notre reporter accompagné de la jeune femme qui est sa productrice et de son fidèle cameraman va vivre toute cette journée après avoir passé la nuit dans un hôtel confortable. Mais au moment de partir il se retrouve bloqué par un blizzard inattendu et inopportun. Il doit donc se résoudre à passer la nuit suivante sur place.

            A six heures du matin, gros plan sur le réveil. Il émerge, se redresse et écoute les informations. Surprise ! Ce sont les mêmes que la veille ! Y a-t-il une erreur de programmation ? Une négligence humaine ? Une grève des services techniques ? Un bug informatique ? Bah ! On verra bien…Mais il ouvre les rideaux. C’est la même météo que la veille, la circulation est semblable… Descendant les escaliers il croise les mêmes personnes pour se faire proposer le même petit déjeuner par la dame de l’hôtel. Et ça continue. Il est en train de revivre la veille. Même mendiant au coin de la rue, même ami de jeunesse se précipitant pour se faire reconnaître après tant d’années et tenter de lui refiler des assurances vie en lui rappelant le bon vieux temps.

            La journée se termine. Il s’endort. Puis se réveille à six heures du matin pour entendre à nouveau les mêmes informations… Un peu hébété et connaissant la suite il commence à improviser, ne répondant pas la même chose à son interlocuteur. Et son interlocuteur réagit un peu différemment. Mais la suite est sur des rails.

            Et la chose se répète indéfiniment… Sentant sa raison vaciller il envisage le pire, mettre fin à ses jours pour échapper au piège infernal. Il va donc se jeter par la fenêtre, précipiter une voiture volée du haut d’une falaise, engager une autre voiture volée sur une voie de chemin de fer, poursuivi par la police  alors que le train surgit en face. Il va même remplir sa baignoire, se déshabiller soigneusement  puis s’immerger en tenant à deux mains un grille pain en marche provoquant un immense court-circuit dans tout l’hôtel.

            Et toutes ses tentatives sont réussies ! Il meurt à chaque fois et sombre dans l’inconscience. L’ennui est qu’il se réveille quand même le lendemain, je veux dire la veille, à six heures précises, allongé dans son lit et prêt à revivre l’inévitable.

                                                                  à suivre…

 

                                                             Le Chesnay le 9 mai 2013

                                                             Copyright Christian Lepère

 

 

       275-Entre-ciel-et-reve------------65-x-54-cm.jpg

                                                            "Entre ciel et rêve" - huile sur toile - 65 x 54 cm - 1997

 

 

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