Petit délire de circonstance
(On fait ce qu’on peut avec ce dont on dispose)
Depuis longtemps je m’abstenais. Certes les flots du monde m’emportaient avec le reste dans leur course échevelé. Partout ce n’étaient que soubresauts et incessantes modifications, bouleversement des apparences. Du coq à l’âne, de Charibde en Scylla, un apparent chaos nous encerclait sans fin et proliférait sans relâche. Sans fin et sans vergogne Le spectacle était permanent. Depuis le Big Bang ou ce que l’on désigne par cet improbable néologisme apparu depuis peu, tout au moins à son échelle, tout n’avait jamais été qu’apparition de formes nouvelles, imprévues et s’enrichissant dans une complexité délirante, autoprogrammée mais dont nul ne connaît les fins, pour peu qu’elles existassent et encore moins les moyens que nulle cervelle humaine ne peut tenter d’appréhender
Des soi-disant particules élémentaires, ivres de leur complexité, issues d’un infiniment petit aux limites sans cesse reculées jusqu'à la danse cosmique des amas galactiques qui ne cessent d’exploser et de se régénérer au sein d’improbables trous noir, creusets d’anéantissement et de régénération d’une énergie infinie.
Et nous voilà, pauvres de nous, bipèdes issus d’une évolution à laquelle ils ne comprennent que goutte. Guidés par leur instinct, ô combien déficient et tentant de faire confiance aux vagues prévisions d’un intellect qui ne saurait comprendre ce qui l’a produit.
Voilà où nous en sommes. Voilà où en est le Radeau de la Méduse d’une humanité qui n’ a de cesse de tout faire pour se nuire avec les gigantesques ressources d’un progrès technologique qui se prend pour une fin ensoi.
Mais l’histoire dont nous ne sommes que les épiphénomènes suit son cours en nous emmenant où elle veut ou tout au moins où elle peut. Qui donc pourrait lui reprocher ?
La Brosse Conge le 10 juillet 2018
Copyright Christian Lepère
L'âme du monde jouit d'elle-même
a chaque instant
de toute
éternité..
Bonne continuation!