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19 novembre 2017 7 19 /11 /novembre /2017 21:26
Dessin au crayon - sans titre -

Dessin au crayon - sans titre -

 

Repli

 

             A petits pas, sans faire de bruit les jours se suivent et s’amenuisent. Minute après minute ils régressent à petits pas, inexorablement. Déjà la nature se replie sur ses quartiers d’hiver et de repos après une année bien remplie.

             Passées les flamboyances de l’automne voici venir des jours plus apaisants, d’un gris plus doux. Et c’est sans hâte que l’on s’achemine vers la période sombre, celle où la vie blottie en elle-même, repliée dans ses profondeurs, satisfaite du devoir accompli, s’apprête à rejaillir et à fleurir à nouveau.

             Et c’est très bien ainsi. Un peu de repos. Le doux oubli de l’inconscience et le retour dans la matrice de la nature pour s’y régénérer. Au-delà de nos prétentions et de notre superbe, mammifères nous sommes, marmottes nous demeurons. Tant pis pour notre vanité d’intellectuels bardés de concepts, laissons- nous sombrer dans le viscéral de notre nature. Dans le doux oubli de nos prétentions.

             Quand le moment sera venu, la course elliptique de la terre autour du soleil lui permettra de s’offrir à nouveau aux rayons chaleureux qui viendront la revivifier. L’énergie bienfaisante pourra s’exalter dans l’éternel printemps. Toujours nouvelle, toujours inattendue.

             Unes à unes ou par guirlandes échevelées tournoyant dans le vent d’automne les feuilles mortes ont recouvert le sol d’un chaud tapis bariolé. C’est une splendeur multicolore, un revêtement chaleureux. Mais c’est le chant du cygne, l’ultime spectacle avant le grand repos. Déjà en dessous la décomposition a commencé ses manigances. Déjà la faune microscopique a débuté son travail de détricotage de ce qui ne servira plus. Déjà le puzzle se désassemble pour permettre de nouvelles combinaisons à l’infini. Et le spectacle pourra continuer pour chaque nouvelle année, pour chaque cycle qui s’intercale dans une ronde sans fin.

             Mais pour le moment c’est le début la fin. Un cycle est en train de se clore. C’est le baissé de rideau, la fin d’un spectacle exubérant avant le grand repos.

              Alors laissons-nous aller. Dormir est un refuge. Se laisser engloutir par la torpeur de l’hiver est le plus sage. Car c’est ainsi que la nature se régénère et se prépare à nouveau à proliférer comme elle sait si bien le faire depuis toujours.

 

                                                                  Le Chesnay le 12 novembre 2017

                                                                  Copyright Christian Lepère

Dessin au crayon - sans titre -

Dessin au crayon - sans titre -

Vivons donc paisiblement

en attendant 

la suite.

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